En cette période de canicule, je veux faire un pas de côté en vous parlant d’inégalités. En effet, comme l’a bien montré Thomas Picketty dans « le Capital au 21ième siècle, on assiste depuis 40 ans à une remontée forte des inégalités. Or « L’accroissement de l’inégalité nuit aux sociétés : il dégrade la santé et le bien-être humains. » nous disent Kate Pickett et Richard Wilkinson dans un livre dont je vous proposerai une chronique prochainement. Et les sociétés inégalitaires auront plus de mal que les autres à gérer les transitions imposées par le dérèglement climatique… entre autres.
Pour prendre du recul historique sur le sujet des inégalités, je vous propose trois ouvrages mêlant histoire, géographie, anthropologie et économie.
L’ouvrage « De l’inégalités parmi les sociétés » de Jared Diamond, écrit il y a 25 ans mais toujours aussi pertinent, permet de comprendre en quoi la géographie explique les différences de richesses entre les différentes sociétés dans le monde. « L’histoire a suivi des cours différents pour les différents peuples en raison des différences de milieux, non pas de différences biologiques entre ces peuples ».
Dans son « histoire des inégalités », Walter Scheidel constate qu’au cours de l’histoire, au fur et à mesure du développement des sociétés, la tendance a toujours été une concentration des richesses dans un petit nombre de mains et un accroissement des inégalités. Et il ne peut que déplorer que, les réductions d’inégalités, quand il y en a eu, se sont pour l’instant toujours faites au prix de turbulences très violentes : guerres, effondrement des états, révolutions, pandémies.
Dans « Au commencement était », David Graeber et David Wengrow se basent sur un travail anthropologique et archéologique très poussé pour montrer que le type de société inégalitaire dans laquelle nous vivons n’est pas une fatalité. Il y a eu au cours de l’histoire un « carnaval de formes politiques » et « d’expérimentations sociales audacieuses », dont nous pourrions tout à fait nous inspirer pour construire un monde moins inégalitaire… sans violence.
Belle pause estivale.
Benoit de Guillebon