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Newsletter Octobre 23: UNE AUTRE RELATION AVEC LA NATURE

« Habiter la terre, ce n’est pas se l’approprier, s’en emparer, l’exploiter, mais y passer d’un pied léger et en prendre soin », nous dit Joëlle Zask dans « Quand la forêt brûle« , un ouvrage écrit en 2019…et toujours d’une actualité brûlante. Les « méga-feux » qui se multiplient sont en effet une occasion de prendre du recul et de réfléchir à notre relation à la nature.

Cette idée d’une autre relation avec la nature, c’est aussi ce que défend Baptiste Morizot dans deux livres parus en 2020. Dans « Manières d’être vivant« , alternant des récits d’aventures et observations de terrain avec de la prise de recul philosophique, l’auteur nous encourage à « retrouver et inventer les égards ajustés envers les autres formes de vie qui font le monde, d’être enfin un peu « cosmopoli ». » Dans « Raviver les braises du vivant« , il nous propose de sortir de la position surplombante qu’a pris l’humain vis-à-vis de la nature. « Si on ne se pense plus comme des « humains » face à la « nature », mais comme des vivants parmi les vivants, on ne protège pas la nature comme altérité- sauvage, ni la nature comme altérité- ressource fragile : on défend la communauté des vivants dont nous sommes des membres et qui nous maintiennent en vie, et qui nous a fait ».

Comment peut-on imaginer un projet de société qui change radicalement notre relation à la nature et aux non- humains ? Dans « Ethnographies des mondes à venir« , Philippe Descola et Alessandro Pignocchi s’appuient sur les données anthropologiques pour critiquer la suprématie actuelle de la sphère économique dans le monde occidental, qui est le verrou « qui bloque tout aspiration à sortir du naturalisme et de son utilitarisme ». Ils proposent des pistes dans lesquelles la « diversité est la seule valeur universalisable ».

Ces 4 ouvrages nous parlent tous de la nécessité d’un basculement majeur dans notre manière, aujourd’hui surplombante et « extractiviste », de penser ce que nous appelons la « nature ». Il nous faut prendre conscience que c’est le milieu qui nous a fait et la communauté des vivants dont nous faisons partie. Il va donc falloir apprendre à penser à la fois comme un « chaman » et un scientifique » et développer une forme de « cosmopolitesse ».