On parle souvent de libéralisme et de néolibéralisme, sans toujours bien savoir ce que recouvre ces mots. Le grand mérite de ce petit ouvrage très facile à lire est de repartir des bases historiques et de montrer la progression des idées et leur mise en œuvre concrète.
Dans un premier temps, il montre comment la philosophie libérale s’est construite au XVIIIe siècle en réaction à l’absolutisme monarchique. De cette philosophie libérale a été déduite un système économique basé sur le marché, la fameuse « main invisible du marché ». Mais il faut noter que le libéralisme a indiscutablement permis la mise en place d’états démocratiques.
Il se penche ensuite sur le néolibéralisme, qui n’en constitue pas une simple évolution et adaptation mais qui correspond à une mutation majeure et profonde. Sans s’appesantir, l’auteur présente les théories de grands concepteurs de l’idéologie néolibérale, Friedrich Auguste von Hayek et Milton Friedman . Dans le libéralisme, l’économie est au service de l’homme, alors que dans le néolibéralisme, c’est l’homme qui devient au service de l’économie.
Il décrit ensuite la manière dont ces théories ont été mises en pratique depuis les années 80, en particulier par Margaret Thatcher et Ronald Reagan : diminution du poids le rôle de l’État, développement des marchés, monétarisme doublé d’une financiarisation de l’économie. Et décrit les dégâts humains que ces pratiques ont générées…
Il termine en s’interrogeant sur le type de société qui serait la nôtre si le néolibéralisme devait non seulement perdurer mais continuer de se développer : une finance toujours plus dominante, des individus en concurrence permanente, un état servile mis sous tension pour mieux servir l’économie, l’égoïsme et l’individualisme érigés en vertu ….
En bref, Il nous décrit l’impasse dans laquelle nous conduit l’idéologie néolibérale. Et l’ouvrage se conclut en esquissant ce que pourrait être un projet de société alternatif au néolibéralisme.