« Si notre terre est dévastée et que notre santé anéantie, quel bienfait nous procure notre développement ». Or aujourd’hui, nos politiques ont les yeux rivés sur le PIB , qui n’est qu’un des indicateurs du développement. Cela conduit à un divorce entre les citoyens, qui ne voient pas s’améliorer leur bien être malgré la croissance du PIB , et les politiques. Cela conduit aussi à une décroissance du capital naturel faute d’utiliser les bons indicateurs.
L'objectif des deux auteurs est de rendre compte du foisonnement d’indicateurs possibles, autres que le PIB, Il y a bien entendu ceux évidents comme les revenus et les emplois, mais aussi certains parfois oubliés comme la santé, le système éducatif, le temps libre, le bonheur ou la confiance dans les autres et les institutions. Sans oublier tous les indicateurs d’impact sur l’environnement (le capital naturel). Chaque chapitre passe en revue les différents types d'indicateurs, les informations qu'ils donnent, mais aussi leurs faiblesses, en indiquant ceux qui semblent les plus robustes.
Les auteurs nous rappellent que la confiance est le soubassement de l’activité économique, et que c’est ce qui permet de « faire société ». Et ils ne peuvent que faire le constat d’un manque criant de confiance des français dans les partis politiques, les médias et les syndicats. Alors que des institutions comme les hôpitaux, les PME, l’armée ou les associations jouissent d’un niveau élevé de confiance. Or, de nombreux travaux, y compris les plus récents, montrent que le bien-être dépend essentiellement de la qualité des relations sociales, davantage que du dynamisme de la croissance et de l’amélioration du pouvoir d’achat.
Le dernier chapitre est une réflexion très intéressante sur l’importance des territoires « vecteurs par excellence de la transition du bien-être et de la soutenabilité »
« Nous vivons encore sous le règne du PIB , mais force est de constater que le nouveau monde économique est en train d’être défriché sous nos yeux » concluent les auteurs, en soulignant qu'il n'y a pas de chiffre magique de mesure du bien-être et de la soutenabilité et que c'est au débat démocratique de trancher ce qu'il paraît important de surveiller pour agir et pour bâtir un autre monde économique, loin de la dictature du PIB.